- druide
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• 1213; lat. druida, d'o. gaul.♦ Prêtre gaulois ou celtique, dont les fonctions étaient d'ordre religieux, pédagogique et judiciaire. ⇒ eubage. Chaque année les druides cueillaient le gui sacré sur les chênes, avec une faucille d'or. L'influence politique des druides.druiden. m. Nom des anciens prêtres gaulois et bretons. Les druides étaient les chefs religieux des populations celtiques qui, avant la conquête romaine, occupaient la Gaule et les îles britanniques.⇒DRUIDE, subst. masc.; DRUIDESSE, subst. fém.HIST. ANC.I.— Druide, subst. masc.A.— Subst. masc. Membre de la classe sacerdotale des Celtes de la Gaule, de la Grande-Bretagne et de l'Irlande anciennes, héritière et gardienne des traditions religieuses, chargée de l'éducation, de la justice et du culte. Le culte, le gouvernement, la hiérarchie, la tradition des druides. (Quasi-)synon. barde, eubage, ovate, saronide. À l'endroit où les druides buvaient le sang des chèvres dans une coquille de noix (AUDIBERTI, Ampélour, 1937, p. 106). Je m'étonnai quand sa voix éloquente fit lever sur les landes des dolmens, des menhirs, des forêts où les druides cueillaient le gui (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 323) :• 1. Où sont ces druides qui élevoient dans leurs colléges sacrés une nombreuse jeunesse? Proscrits par les tyrans, à peine quelques-uns d'entre eux vivent inconnus dans des antres sauvages. Velléda, une foible druidesse, voilà donc tout ce qui vous reste aujourd'hui pour accomplir vos sacrifices!CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, t. 2, 1810, p. 74.— P. métaph. Des druides barbus en robe blanche, qui quêtent pour les hôpitaux (MORAND, Londres, 1933, p. 252).B.— Emploi adj., rare. Relatif aux druides. La physionomie étrange, terrible de ces saints, plus druides que chrétiens (...) me poursuivait comme un cauchemar (RENAN, Souv. enf., 1883, p. 82).II.— Druidesse, subst. fém. Prêtresse chez les Celtes, faisant figure de magicienne et de prophétesse. La gloire, cette prêtresse qui égorge les Français aujourd'hui, comme autrefois la druidesse sacrifiait les Gaulois (BALZAC, Lys, 1836, p. 24). Les femmes celtes, vous savez bien ces druidesses mystiques qu'on représente une faucille d'or à la main et qui avaient des visions et prophétisaient dans la forêt de Brocéliande (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 362) :• 2. Il était facile d'imaginer sous les feuillages les prêtres en tiare d'or et en robe blanche, avec leurs victimes humaines, les bras attachés dans le dos, — et, sur le bord de la cuve, la druidesse observant le ruisseau rouge, pendant qu'autour d'elle la foule hurlait, au tapage des cymbales et des buccins faits d'une corne d'auroch.FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, t. 1, 1880, p. 113.Prononc. et Orth. :[
], fém. [
]. Prononcé avec diérèse ds FÉR. Crit. t. 1 1787, NOD. 1844, LITTRÉ; cf. aussi MART. Comment prononce 1913, p. 197 pour qui la diphtongue n'a jamais existé dans druide et fluide. La synérèse est transcrite ds les dict. mod. de PASSY 1914 à Lar. Lang. fr. et aussi ds LAND. 1834, GATTEL 1841 et DG. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. druyde; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. Le fém. n'est attesté que ds les éd. de 1835-1932. Étymol. et Hist. I. 1213 druide (Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, t. 1, p. 221, 27). II. 1727 druidesse (DOM MARTIN, Relig. des Gaulois, I, p. 91 ds DG). I empr. au lat. class. druida d'orig. gaul. (cf. irl. drui « sorcier » IEW, p. 215) rapproché d'apr. un passage de Pline (24, 103 ds TLL s.v., 2070, 67) du gr.
« chêne » en raison des pratiques religieuses de ces prêtres (BL.-W.5); v. aussi DOTTIN, p. 252 et 253 et DOTTIN Manuel, p. 363 ou de druvids « très savant » composé d'un préf. intensif dru (v. DOTTIN, p. 252) et de l'irl. sui de suvids « sage » (Thurneysen d'apr. DOTTIN Manuel, p. 363 et HOLDER). II dér. de I avec suff. -esse. Fréq. abs. littér. :143.
DÉR. Druidisme, subst. masc. Culte, doctrine des druides. Jusqu'à nos jours, dans cette région de Chartres qui fut le sanctuaire du druidisme, on a appelé « aguilans » les cadeaux et [fêtes du Nouvel an] (DÉVIGNE, Légend. de Fr., 1942, p. 96). Les Romains anéantirent le druidisme (Ac. 1835, 1878). Par-dessus la vieille aristocratie des chefs des clans galliques, avait passé le torrent des Kimris. Le dépôt qu'il laissa fut le druidisme, religion sombre et sanguinaire, mais d'un esprit plus élevé que le culte des élémens qui auparavant dominait la Gaule (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 234). — []. Ds Ac. 1835-1932. — 1re attest. 1727 (DOM MARTIN, Relig. des Gaulois, I, p. 192 ds DG); de druide, suff. -isme; cf. angl. druidism (1715 ds NED). — Fréq. abs. littér. : 5.
druide [dʀɥid] n. m.ÉTYM. 1213; lat. druida, d'orig. gauloise; cf. l'irlandais drui « sorcier », parfois rattaché au grec drus « chêne », ou du celtique druvids « très savant », de dru- préfixe intensif, et suvids « sage ».❖♦ Prêtre gaulois ou celte. ⇒ Eubage, saronide. || Le culte (⇒ Druidisme), le gouvernement des druides. || Grand druide. || Collège des druides. || Réunion des druides dans les forêts. || Chaque année les druides cueillaient le gui sacré sur les chênes, avec une faucille d'or. || Sacrifices humains célébrés par les druides.0 (…) les druides savaient, au besoin, suppléer à leur ignorance par la hardiesse des hypothèses. Ils ne témoignaient aucun mépris pour les choses étrangères, ils avaient emprunté à la Grèce son alphabet, et peut-être avaient-ils modifié leurs doctrines primitives sous la rumeur lointaine de la philosophie grecque. Enfin, leurs procédés scolaires ôtaient à leur science ce qu'elle pouvait avoir de rebutant, ce que n'eût point aisément supporté l'esprit vagabond de la jeunesse celtique.Camille Jullian, Vercingétorix, p. 96.❖DÉR. Druidesse, druidique, druidisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.